jeudi 4 avril 2013

L'effet Impulse sans Impulse

Vous vous souvenez ? Je parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre. Et même les moins de 30.




Ce soir, je sors du ciné (un navet) et je remonte le canal pour rentrer.

Tout à coup, je vois un mec à coté de moi qui me parle. J'enlève mes écouteurs et le mec me fait : "excusez-moi de vous déranger mais... j'étais assis au café, là, et... je voulais vous dire... vous êtes une très belle femme ! Voilà ! Alors j'ai fait comme dans les romans, j'ai couru, je vous ai rattrapé".

J'ai ri. J'ai dit merci. Le mec avait une bonne tête, un sourire un peu intimidé mais engageant. Et je me suis demandé s'il y avait un concours d'ouvert quelque part, vu que mercredi dernier il m'est arrivé un truc un peu similaire.

Le mec, encouragé par ma bonne humeur, a continué : "j'étais assis au café, là-bas, et je vais y retourner mais... Si... Je serais ravi de faire votre connaissance alors... si vous.. J'aimerais qu'on reste en contact !"

J'ai bien aimé ses hésitations, et ses élans soudains pour arriver à me dire ce qu'il voulait. C'était courageux, mais sans forfanterie. Il était dans ses petits souliers mais était décidé à aller au bout de son idée.

Je lui ai proposé de me donner son numéro de téléphone, et parce que je suis un peu garce, je fais : "vous avez de quoi me le noter ?" tout en avisant la mise du mec : pas une pochette, pas un blouson, il était sorti d'un bond du café, il y avait peu de risques qu'il ait un stylo et un papier dans la poche de son jean. Il fait alors une mine déconfite, mais se reprend : "vous avez un téléphone !" me répond-il en me montrant mon sac. 

Et pendant que j'enregistre son numéro sur mon smartphone :
- Vous êtes artiste ?
Il est marrant, piqué là, un peu raide mais le sourire aux lèvres. Il semble monté sur un petit ressort, il danse un peu, à la façon d'un enfant heureux de vous voir, qui sait qu'il ne doit pas tout de suite vous sauter dans les bras mais qui en meurt d'impatience.
- heu... un peu. En quelque sorte.
- Ah oui ? Vraiment ! Vous... ?
Ca a l'air de lui plaire. Mais je ne saisi pas bien en quoi cette question est importante pour lui.
- J'écris (oui, mon job qui me fait vivre, c'est beaucoup moins sexy, je me vends un peu. Bon. C'est grave ?)
- Des romans ? Des scénarios ? 
J'ai l'air de lui plaire de plus en plus. Il passe d'un pied sur l'autre, tout excité.
- Des romans.
- Ah ! Et bien vous voyez, aujourd'hui, c'est comme dans un roman !
Et, passant du coq à l'ane :
- Vous vivez avec quelqu'un ? Vous êtes célibataire ?
- Célibataire (Je le regarde par en dessous, me demandant jusqu'où va aller l'interrogatoire, tout en me concentrant sur mon smartphone rebelle)
La réponse semble le ravir.
- Vous avez des enfants ?
- Non. (et comme j'ai fini par arriver à enregistrer mon tout nouveau contact) La suite de l'interrogatoire sera pour une prochaine fois. A bientôt.

Je pense qu'il tenait absolument à garder le contact, à parler, pour ne pas me laisser filer. 

Et là, en écrivant, je me demande si nous nous sommes dit au revoir, je ne me rappelle pas, est-il possible que j'ai été si mal polie ? Cela semble bien peu probable, mais j'étais, disons... quelque peu surprise. 

Il semble bien que les choses changent et que, sans que je m'en rende compte, l'effet que je produis sur les gens évolue sensiblement. Je suis définitivement "in progress" !




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