mercredi 4 avril 2012

Sauna avec G., partie 1 : Etre à la hauteur ou ne pas être

Vendredi, j'ai quitté le boulot à midi, j'ai sauté dans un bus de ville, et j'ai déjeuné rapidement chez le chinois en face du sauna où j'avais rendez-vous avec G. 

C'est toujours avec un immense plaisir que je retrouve G. Mais vendredi, attablée devant mon riz cantonnais, je suis stressée, mal à l'aise. Je me prends la tête avec des stupidités : j'ai peur de ne pas être à l'heure, de ne pas manger assez vite pour être à l'heure devant l'entrée du sauna, de ne plus plaire à G., de ne pas être à la hauteur. Mais je suis à l'heure, je suis en face du sauna, G. me rejoindra ou il m'attendra quelques minutes. Ne plus plaire à G. ? Mais je lui ai toujours plu. Et être à la hauteur de quoi ? Quel exploit me demanderait-on ? Mais voilà, je me sens en retard, et donc pas gentille du tout, bien vilaine. L'épisode Longue Queue m'a remuée au point que je me suis réveillée terrifiée en pensant à lui dans la nuit de mercredi à jeudi, E. ne donne pas de nouvelles, c'est la panique. J'ai cinq ans tout à coup, dix peut-être. Je suis comme quand j'étais enfant, devant ma mère, petite et misérable, laide, sous son regard sans concession, sans bienveillance. Écrasée, nulle. 

Je retrouve G. au zinc du bistrot à coté du sauna, où il s'est installé en attendant que je règle mon addition. Que c'est bon ! Que c'est bon de retrouver ses bras, de l'embrasser sur les lèvres au milieu de cette brasserie pleine de gens dont nous sommes tout à coup le point de mire. Je suis fière de G., fière d'être dans ses bras. C'est bête, mais c'est bon. Il est beau, il est heureux de me voir et le montre. Il s'occupe de moi, me commande un café, s’intéresse à mon babil. Il lit attentivement un article de la presse locale où je parais en photo et que je lui ai fait photocopier, le commente de façon élogieuse. Je profite sans vergogne de ces instants si réconfortants, et si rarement dispensés dans la vie d'un homme. Ce soir il rejoindra une femme, la sienne, qui ne cesse de se plaindre qu'il ne s'intéresse pas à elle, qu'il ne l'encourage pas assez, qu'il ne la soutien jamais quand elle en a besoin. Et il reconnait qu'elle n'a pas tort. Mais là, tout de suite, je suis celle qu'il installe sur son trône de princesse. Que dis-je ? De reine ! Alors je ne boude pas mon plaisir !



Lorsque nous nous retrouvons avec G., même en sauna, nous nous suffisons l'un à l'autre. Pas de trio, pas d'échangisme, non, rien que nous deux. A deux, notre bulle est pleine, complète. Nous avons bien quelques projets d'ouverture, mais étrangement nous ne mettons rien en oeuvre pour les mettre à exécution. 

Je me sens un peu mieux, mais un sentiment d'imposture me poursuit. Est-ce que je mérite vraiment tout cela ? Ne vais-je pas tomber lourdement de mon piédestal ? Je sais que je me pourri la vie pour rien avec ces angoisses qui viennent des recoins les plus sombres de ma psyché. 

Après un moment de détente dans le jacuzzi (et de caresses parfaitement interdites dans le bassin), G. et moi nous calfeutrons dans un coin câlin. Je passe sur ma gourmandise qui me fait m'accroupir devant lui à peine la porte fermée pour laper et sucer sa queue. Je passe sur ses gémissements et ses commentaires satisfaits devant mon empressement. Je passe sur sa hâte à me coucher sur le matelas pour que nous nous allongions tous les deux et je passe sur nos soupirs enfiévrés rien qu'à nous sentir entièrement l'un contre l'autre. J'ai du mal à passer sur les cunnis à la fois gourmands et doux de G. Il me mange avec douceur, à pleine bouche, avec des mouvements enveloppants de la langue. Il n'est pas du genre à se mettre à m'aspirer les petites lèvres avec brutalité comme certains. Non, tout est caresse, douceur, sans pourtant être mou et vague. Je peux me laisser aller sur sa bouche, sans retenue, sans crainte d'une mauvaise surprise. J'aime quand G. me lèche. J'en rêve parfois la nuit, dans mon lit, solitaire... Et vendredi, ca tombait bien, il me devait un cunni royal, un bien goulu, avec annulingus en suivant. Je ne sais plus après quel pari. Et je ne sais plus lequel des deux avait gagné. Mais G. s'appliquât dans la réalisation de ce gage (le mien ? Le sien ? Peu importe !).
Avec G., il y avait autre chose en suspend. Quelque chose que nous n'avons jamais fait ensemble et avec lequel il semble mal à l'aise. Parce que je lui en avais parlé plusieurs fois, que je lui avais raconté comme tel ou tel m'avait sodomisée à mon plus grand bonheur, G. m'avait promis de combler ce désir. Il voudrait être le meilleur, celui qui réalise tous mes souhaits, tous mes fantasmes. Et je le sais un peu jaloux de ces hommes qui me donnent ce qu'il ne m'octroie pas. Il m'avait cependant avertie qu'il était loin d'être un habitué de cette pratique. Mais vendredi, je crois qu'autre chose s'est immiscé entre mon plaisir et sa réalisation.

La sodomie et moi, c'est une histoire à rebondissement. J'en parlerai probablement en détail une autre fois, mais, pour l'heure, il suffit de savoir que je ne suis pas de celle que les garçons ont envie d'enculer. Enfin, j'exagère un peu. Mais disons que dès que la confiance et la vraie intimité s'installent avec un homme, et que donc l'envie qu'il me prenne par le petit trou se fait plus intense, et bien le monsieur a envie de tout ce qu'on voudra sauf de ca ! 

Et donc, vendredi, dans la cabine du sauna, G. me demanda de me retourner. Il écarta mes fesses et, à genoux entre mes jambes, il me gratifia d'un langoureux annulingus, tout aussi chaud, humide et doux que son cunni. Plusieurs fois je cru qu'il s'arrêtait, mais c'était pour reprendre de façon plus intense. Il y fourrait un doigt ou deux, puis reprenait d'une langue curieuse, perforante, insinuante. C'était troublant. Les sensations physiques étaient renforcées par cette image parfaitement osée de la langue de G. fouillant les recoins les plus intimes, les plus inavouables, de ma personne. 

Je ne sais pas à ce moment là si G. a décidé de passer à l'acte en ce qui concerne la sodomie. Je me laisse juste faire, avec délice, avec impudeur, m'offrant à sa bouche et à sa gourmandise. Quand il attrape un préservatif et me fait me mettre à quatre pattes, je ne sais toujours pas ce qu'il a décidé. Levrette tradi ou sodo ? Je le laisse faire, impatiente de savoir, peut-être moi-même incapable de décider de ma préférence. Et ce fût... la bérézina, la débandade, la première panne de G. depuis que je le pratique. 



Lorsqu'il m'a chuchoté : "retourne-toi, je préfère te voir, j'aime te voir", j'étais à la fois déçue, heureuse et inquiète. Oui, Marionde ne recule devant aucun mélange !
J'étais déçu qu'une fois encore je doive m'asseoir sur une bonne sodomie (excusez l'image peut-être mal choisie, mais elle m'amuse). J'étais flattée de repérer chez G. cette incapacité bien connue désormais, et que je pourrais résumer par : "une femme qu'on aime heu... estime  enfin, il y a certaines femmes qu'on encule pas, quoi". Mais j'étais inquiète de retrouver ce symptôme chez G. Symptôme de sentiments bien mal placés compte tenu de sa situation d"homme en couple", et qui me rappelait ma douloureuse histoire avec E. Lui, non seulement ne m'a jamais sodomisé mais c'était jusqu'à la levrette qu'il ne pouvait supporter avec moi. Lui aussi voulait me voir, ne pas quitter mon visage des yeux, nous sentir enfermés et bien proches dans notre bulle.

Bien sûr, il n'était pas question pour G. de me laisser ainsi, chaude comme une baraque à frites, sans s'assurer de ma satisfaction. Et j'ai eu droit, pour la deuxième fois de l'après-midi, à un bruyantissime orgasme sous sa langue. Oui, une ellipse habille m'a fait taire le premier, c'est que je ne voudrais pas vous lasser. Les curieux pourront relire le billet et ajouter un orgasme au moment du cunni, avant l'annulingus.

Dans le moment de tendresse qui suit, G. me dit sa confusion de ne pas avoir assuré pour la sodo. "J'ai toujours tellement peur de ne pas être à la hauteur !" me confie-t-il. Alors je lui dis qu'on en est tous un peu là, je lui explique mon malaise du début d'après-midi, ma peur de ne pas être à l'heure, de ne pas assurer, de ne pas être telle qu'il m'attend, de ne pas être assez bien. Et ce qui reste de crainte, de sensation de mal être, disparaît dans mes mots, est absorbé par cette confidence. J'espère qu'il en a été de même pour lui. Les mots, je ne connais pas meilleur pansement de l'âme qui souffre. 


Bientôt en ligne : "Sauna avec G., partie 2 : j'ai failli dire "je t'aime"






1 commentaire:

  1. Cocu 1 jour, Cocu toujours4 avril 2012 à 18:45

    Reconnaissons ici que pratiquer une sodomie après avoir mangé dans un Chinois relève d'une expérimentation à haut vol.
    Chapeau la Ribaude.

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