samedi 31 mars 2012

Tout n'est pas dans l'orgasme

Mercredi, 21h00, Longue Queue a une heure de retard et je ne sais pas encore que je le surnommerai Longue Queue.

Quand j'ouvre la porte pour le découvrir sur mon paillasson, je sens tout de suite que quelque chose cloche. Et lorsque d'un air chafouin, le regard par en dessous, il me dit : "je suis en retard, hein ?", ca se confirme : ca cloche ! 
Où est donc passé le type avec qui j'ai pris un petit déjeuner à la terrasse d'un bistrot samedi dernier ? Où sont passées la belle quarantaine assumée, la mâle assurance sans ostentation (si ce n'est ce 4x4 rutilant et coûteux dont il me glissera habillement que c'est une erreur pré-rupture qu'il envisage de troquer contre une bête C3). Où est la sérénité du quadra qui a su prendre le tournant de la crise du milieu de la vie ? Hum ? Je vous le demande ? Au lieu de cela j'ai droit à son jumeau infantile, trop petit pour son slip et la situation, honteux et prêt à passer un mauvais quart d'heure. Jusqu'à sa tenue qui ne laisse pas de doute. En lieux et place du beau jean noir et tee-shirt assortis moulant agréablement son popotin et son torse de samedi, j'ai droit à un espèce de baggy délavé et une chemise bardée de patchs américanisants.  



L'impression d'avoir affaire à un autre ne me quittera pas de la soirée. Ce qui ne nous quittera pas non plus de la soirée, ce sont les bip répétés de son téléphone. Sa fille, parait-il. A 14 ans la demoiselle ne peut apparemment pas foutre la paix deux heures de rang à son papa chéri.

J'ai assis Longue Queue sur mon canapé avec un verre d'eau pétillante et je tente de le rendre plus attractif en discutant un peu avec lui. Le pauvre a eu une journée des plus éprouvantes, une visite au salon de l'industrie avec les bouchons parisiens afférants, d'où le retard. A un moment, assez maladroitement et de façon inattendue, il se précipite sur ma bouche, ouvrant les hostilités. Son baiser ne manque pas d'intérêt théorique. L'exécution est plutôt bonne, et même raffinée, mais mes sensations restent au niveau buccal. Pas de frissons, pas de pétillement au creux de la chatte. Je me retrouve rapidement avec Longue Queue étendu sur mon canapé, la chemise ouverte et la braguette itou, couinant bruyamment sous les baisers et léchouilles que je lui octroie sur le torse et le ventre, se tortillant pour approcher son entrejambe de ma bouche. Et moi, encore complètement habillée (bien que légèrement vêtue d'une robe porte feuille noire sans rien dessous), a genoux devant le canapé, je mignote ce baigneur qui vagit. J'en rirais presque. 

D'une main glissée dans son caleçon j'avais pu constater que la bite de Longue Queue avait des proportions intéressantes. D'une épaisseur très honorable, qui devait faire la fierté de son propriétaire, mais également d'une longueur qui semblait conquérante. Je l'avais faite jaillir du caleçon (heureusement c'était un boxer standard, de bonne marque, pas un truc avec Mickey dessus ou un truc du genre) et lui administrais quelques caresses buccales, puisqu'il semblait y tenir. Elles furent accueillies avec un concert de gémissements et de bruyants soupirs. 

Longue Queue restait allongé de tout son long, je n'avais d'autres ressources que de rester à genoux contre le canapé, ce qui offrait peu de possibilités de me faire tripoter. Je décidait de changer de théâtre d'opération et de le conduite sur mon lit. C'est alors que Longue Queue devint Longue Queue. Il s'était levé, son pantalon sur les genoux, le boxer baissé, la bite sortie, bandant ferme. Et là, je fût un instant saisi par la longueur de son outil. Longue Queue n'est pas petit, il mesure plus d'un mètre quatre-vingt, il est mince, et même svelte, et son sexe dressé semble totalement disproportionnée, d'une longueur perturbante. L'ombre projetée sur le sol est encore plus immense et accroît ma surprise. Mais ce qui va finir de me saisir, c'est un détail que je remarque alors et qui ne m'avait pas été si clair jusque là. Longue Queue a la bite coudée. Vous croyez arriver au bout de l'engin, mais il y en a encore un petit tiers caché en coin. 


Il faut le préciser, mon malaise ne se dissipait pas vraiment. J'avais la furieuse impression d'avoir été grugée sur la marchandise, une sensation d'étrangeté me tenaillait, en même temps qu'une frustration grandissante. Je m'occupais beaucoup de cet homme sans être vraiment payée de retour. 

Dans la chambre, mon lit offrait un plus grand confort que le canapé, et Longue Queue se décida a lâcher mes seins qui le captivait pour aller s'occuper de ma chatte. Mais avec un manque de gourmandise agaçant. Chaque fois que cela devenait vraiment excitant, il arrêtait.

Alors qu'il m'avait dit aimer tout particulièrement les préliminaires, il saisi un préservatif sans vraiment s'être appesanti sur cette étape. Enfin, à mon goût. Et ce qui m'inquiétait particulièrement c'est qu'à chaque fois que je le suçais il était à la limite de l'apoplexie et je devais arrêter sous peine de le faire jouir. En général la pénétration n'arrange pas ces choses et l'affaire est alors vite pliée. Je risquais donc de rester sur ma faim si le monsieur était égoïste. Mais je me trompais. Bébé avait trouvé un jouet formidable pour faire bisquer maman et prendre le pouvoir.

Au moment où il m'a pénétré, j'ai vite compris que sa longue bite me posait un petit problème. Ou plutôt que sa façon de s'en servir me posait un petit problème, car j'ai connu des amants aussi bien équipés mais fort habiles. Longue Queue aimait aller bien au fond, d'un mouvement brusque. C'était à la limite de la douleur pour moi. A l'air qu'il pris pour me dire : "je te fais mal ?" je me suis demandé s'il n'espérait pas m'entendre dire que si, il me faisait mal. J'ai eu l'impression qu'il prenait son pied à l'idée de faire souffrir avec sa queue. 

Après que je lui ai dit stop sur une pénétration trop violente à mon goût, Longue Queue choisi une autre technique. Il se faisait désirer. Il m'a fait subir par deux fois la même épreuve. Une fois à la missionnaire, la deuxième en levrette. Il me refusait l'orgasme, m'imposait son rythme, ou plutôt son caprice. Dès que mon orgasme montait, il se retirait. Puis recommençais. Avec cette technique il restait plus au bord de mon vagin, évitant ainsi de m'empaler jusqu'aux ovaires. Je crois bien l'avoir supplié, à un moment, de continuer, par pitié. Mais non, il me privait à chaque fois de sa longue queue coudée au moment critique. J'ai à chaque fois finie crispée comme un poing, me soulageant avec mes doigts sur mon clitoris, plutôt que d'attendre sa bite.

A mon deuxième orgasme il jouit avec moi et s’abattit sur le lit. Et sans autre forme de procès, déclara au bout d'une minutes ou deux seulement : "bon, je vais y aller".
Des jours et des jours de discussion sur le net, des déclarations inspirées sur sa recherche d'une vraie relation, pas que du sexe, des rendez-vous remis, deux heures de petit dèj un samedi matin, tout ça pour arriver à 1h30 de baise un peu perverse et sans tendresse, apéritif compris. Je me chargeais de lui faire comprendre ce que j'en pensais.



J'étais la première habillée, et le laissant finir de renfiler ses fringues, sans lui proposer de passer à la salle de bain rincer sa bite, je descendais au salon. J'avalais un verre d'eau pendant qu'il lassait ses chaussures laissées au pied du canapé et, lorsqu'il dit "bon, ben j'y vais" d'un air peu assuré je rétorquais : "mais je ne te retiens pas". "Tu vas pas me séquestrer alors ?" a-t-il essayé de plaisanter. Pensant à cette perspective peu engageante je réprimais mal une moue de dégoût en répondant : "ah non !". Devant sa mine déconfite, j'essayais d'adoucir d'un "c'est pas le genre de la maison", mais la gifle était partie je crois, et il l'avait prise en pleine poire.
Il n'avait pas fini de passer son blouson que la porte était déjà grande ouverte. J'ai vaguement rendu un baiser d'adieu du bout des lèvres, et lui comme moi n’avons pas eu l'inélégance (au moins une !) de prétendre se revoir bientôt.




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